16 juillet
Dernière étape avec mes matheux, jongleurs, sportifs. Ils m'ont permit de prendre un départ sur les chapeaux de roue et cela continu aujourd’hui. L'étape est plus courte que la veille et le chemin plus linéaire malgré un nouveau dénivelé positif de mille mètres. La pause déjeuner se fait au sommet du Monhoa à l'abri d'un rocher. Nous finissons la journée avec deux médecins, ancien erasmus ( \\\\\\\\\\\\\\\\_/°< : un municain et une québéaise) . Nous trinquons ensemble une dernière bière. Je rachète les bâtons de marche de Gui qui me seront bien utile par la suite. Je leur fais mes adieux à la gare.
Bon vent le coureur, le volailleur, le handballeur et le petit cycliste. « A bientôt sur la route ».
Je ferai étape pour la nuit au camping, j'ai besoin de repos.
17 juillet
La journée me sert à me balader et me reposer. Je fais quelques courses pour la suite, investit dans un nouveau couteau suisse et un short. Neuf à mon départ il vient de se trouer aux cuisses. Cela m'irrite fortement, rendant la marche impossible. Je rattrape une partie de mon retard en écriture. Bref aujourd'hui c'est logistique.
18 juillet
Départ de bonheur. Je me lance dans la marche seul. Les bâtons de marche font des exploits. Il y a vraiment un gain de puissance considérable. Les étapes s’enchaînent et je suis plus rapide que les temps du topo guide.
Grisé, je gonfle l'étape, direction le lac d'Iraty. La dernière ascension est difficile mais ça passe. Je m’arrête sur une aire herbeuse que je situerais entre le camping et le bivouac sauvage. Le propriétaire est très tolérant avec les occupants, nous avons le droit de faire du feu mais il n'y a pas d'electricité. On peu rester pour une misère, surtout quand l'on est seul avec une tente : c'est cadeau. La soirée se fait avec des scouts et leurs encadrants. Ils m'invitent même au dîner. Je les avais rencontrés l'avant veille au camping de Saint Jean Pied de Port, Ils ont fait fausse route au niveau de la bifurcation avec le GR65. Le balisage blanc et rouge étant le même, une fois l'erreur faite, on persiste vite dedans. Demain je partirai avec eux.
19 juillet
Le départ se fait avec les quatorze pionniers et Booba, un de leurs encadrants. Nous montons tranquillement jusqu'à Chalets d'Iraty. Après une partie de carte et une interview du groupe vidéo. Nous repartons avec les marcheurs les plus solides pour finir l'étape. Les autres rentrent en voiture pour s'économiser.
Nous montons sur la crête en direction de Logibar. Le rythme est plus soutenu et les gars tiennent bien. La journée se fera sur des courtes montées et beaucoup de descente. La crête, très verte, ou nous faisons étape le midi, nous renvois des odeurs d'herbe fraîche. Les cloches des vaches chantent au loin cachées par des nuages intermittent, remontant la pente abrupte de la falaise.
En milieu d’après midi les taons font leurs apparitions par dizaine. C'est une vrai infestation rendant la descente difficile. Les exterminer nous casse le rythme et la dernière descente est ardue. Une fois en bas il nous reste 3 kilomètres que nous faisons a toute vitesse pour rejoindre le camping de Larrau. Nous sommes accueillis en fanfare après cette longue journée de marche.
20 juillet
Nous partons tous ensemble ce matin. Je prend les rennes et impose un rythme l'imitant les pauses. Cela nous permet d'avancer avec un bon pas et le groupe reste soudé malgré un sentier caillouteux jusqu’à la passerelle d'Holzarté. Elle s'élève à cent cinquante mètres de hauteur sur un ravin verdoyant. Une montée en pente douce nous faire le tour du ravin pour remonter sur un long et difficile sentier au milieu des fougères puis de l'herbe. Le groupe tient bon jusqu'au sommet, les sacs tournent et les meilleurs préfères le garder plutôt que de le faire endurer à un marcheur plus faible. Je trouve cela remarquable. Les plus fatigués se battent et nous arrivons dans les temps à la pause déjeuner.
Nous tardons à cette étape car Booba à besoin de parler au groupe de leurs projets. S'ensuit la descente ponctué par une grosse montée en début d'après-midi. Le groupe s'éclate, les genoux fatigues et les temps du topo-guide ne sont plus respectés. Je commence à m’inquiéter pour l'arrivé. Malgré la fatigue et la douleur les lanternes rouge insistent et descende. Les derniers sont admirables de persévérance, marcher dans la souffrance n'est pas chose facile, d'autant que la journée n'en est que plus longue.
Le camping prêt de Logibar se montre enfin apportant enfin le réconfort des douches des grillades et des tentes. Jag a assuré, cela fait du bien de se reposer. Cette journée sans fin nous a tous crevé.
21 juillet
Les pionniers vont faire le trajet en stop. Je me lance donc seul sur le sentier. M'attendant à une météo nuageuse, comme la veille, j'ai repoussé mon réveil. Mais le soleil est éclatant et je surchauffe même le matin. Je déjeune dans un petit resto et vois des groupes de pionniers passer pendant tout le repas. Les premiers ont du succès. Les seconds repartent à pied. Un peu avant mon départ, je croise même Booba qui me rencarde sur l'arrivée.
La montée commence par un canyon très joli et heureusement ombragé. La suite en forêt est cuisante. La pente extrêmement raide me fait surchauffer. Je transpire à grosse goutte. « L'abreuvoir du gardien » est jonché de taons, mais il signe la fin de la forêt. Le chemin devient alors plus herbeu et moins abrupte ce qui me permet de prendre un rythme et de finir l'étape sans m’arrêter. Arrivé au col, des sommets enneigés m'éblouissent. Tous les pionniers sont au refuge et m’accueillent chaleureusement. Ils bossent sur leurs projet puis à leurs chansons du soir. Les propriétaires du refuge nous laissent planter nos tentes en échange de quelques chansons pour les marcheurs du refuge.
Je termine à temps pour le repas qui se fait sous une pluie d'orage. Nous investissons le salon pour boire un verre avant que les petits chanteurs au foulard nous improvise quelques chansons très réussi. Gaïago mène la chorale avec beaucoup de talent sous les applaudissements des randonneurs. Pendant que nous prenons un deuxième verre. Booba réclame le calme et commence à épeler T O T E M I S A T I O N. Je crois que j'ai piqué un phare vu la chaleur qui m'est monté au visage. Ils me font deviner mon nouveau nom en citant des noms d'animaux. Je suis bouquetin, crapahutant sur la montagne les baladant sur les chemins et mes histoires, une espèce disparu des Pyrénées. Ils m'offrent un foulard avec leurs noms inscrits dessus et une enveloppe contenant un petit mot chacun. Je n'ai pas été aussi ému depuis le début de mon voyage. Leur quelques lignes me laissent penser qu'ils ont vu la personne que j’essaie d'être... Je m'endors le foulard au coup.
Bangara, Guanaco, Macao, Hermine, Tamia, Korat, Gaïago, Mustang, Jag, Okapi, Caloo, Epervier, Wombat, Kodiak, Husky, Booba, Touraco.