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Carnet de route d'un canard
30 septembre 2014

Bonac

10-20 août Bonac est un petit village situé dans la vallée du Biros. Tout le monde se connaît plus ou moins. Les locaux vivants à l'année forment une petite communauté. Privée de soleil pendant deux mois l'hiver, Bonac est surnommée la petite Sibérie. Olivier et Lucile sont ici pour les vacances. Ils visitent la vallée et randonnent beaucoup. Le lendemain de mon arrivée ils partent marcher la journée. Cela me permet de faire la transition sereinement, avant que la foule arrive. Je me pose, fait le point. Quand la solitude s'installe, l'esprit change. Le voyageur, libéré de certaines contraintes de temps, d'organisation permet à sa mémoire d'engranger plus de contenu. Avec le temps et l'expérience on se replonge dans des souvenirs suffisamment intensément pour en ressentir pleinement les sensations, les sentiments. Les réflexions sont plus poussées, plus profondes. Certains "pourquoi" ancestraux obtiennent des réponses, le plus naturellement du monde. On ne les cherche plus, elles s'imposent divinement comme le soleil descendant sur un col. Après avoir brillé, il se couche laissant place à une tendre lune entourée d'étoiles. Tout devient possible. La liberté gagne l'homme avide de découverte. Il est maître de son temps, l'espace est alors à sa portée. Sur cette portion de chemin tout mon être a été englobé par le chemin, la montagne, la nature. Je déborde d'énergie. Je vais marcher et courir régulièrement. Je fais même un trail, le tour de Biros. 17km et 400m de dénivelés que je termine en 1h40. Olivier, marathonien me donne de bon conseils, mon entraînement et ma nouvelle habitude de prendre un rythme font le reste. Cela me permet de goûter un nouveau plaisir, celui de la course de fond. Les premières douleurs passées, une fois dans le rythme, je suis bien. Je comprend que l'on devienne accro à une pratique sportive. L'endorphine fait son travail. La bande de copains arrive rapidement, bouleversant la quiétude. Ils apportent la joie et la convivialité que j'avais oublié. Je redécouvre ces normands. Nous sommes jusqu'à vingt six à vivre dans la petite maison de Charlotte, Marie et Tony. Ce dernier loue la maison pour un an. Biophysicien il a été révulsé par son domaine et la pharmaceutique. Rejetant le système dans lequel il aurait pu gagner pas mal d'argent il vient d'émigrer dans la montagne. Quoi de mieux qu'un peu de paix et du papier pour laisser voguer l'esprit. C'est par le dessin qu'il s'exprime. La fête bat son plein, en permanence. Les fêtes de village ne font que relancer notre troupe infatigable. J'apprends à mieux connaître ces vieilles connaissances et en fait de nouvelles. A l'occasion je vais méditer avec Nico. Cela fait longtemps que je voulais être initié. Nous faisons ça dans une clairière en montagne. En pratiquant l'apnée on travaille sur la respiration et l'on cherche à se vider de toutes pensées. La méditation telle que pratiquée par Nicolas passe par la focalisation sur de belles choses s'enchaînant dans l'esprit de mon initiateur. L'esprit part alors en voyage. Après la séance je me sent calme, apaisé. A la fin de notre séjour, alors que nous ne sommes plus qu'une dizaine, Thomas prend l'initiative de créer une chanson. Tout le monde se met au travail pour composer les paroles. Thotho à la guitare teste quelques airs et c'est la chanson de marin qui l'emportera. Une partie de la troupe va à l'Hadra, dans le Vercors. Cela me tente beaucoup alors je repousse mon départ.

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