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Carnet de route d'un canard
10 mai 2013

Frénésie

30 avril Cela faisait quelques nuits que je n'avais pas dormis dans un lit. Merci Anne pour le couch et le pain. Elle le fait elle même et il est excellent. Elle me dépose gentiment prêt d'un supermarché ou je fais le plein. Je prend ensuite le bus pour retourner à l'aber Wrac'h. Je remonte la fin de l'aber difficilement. Mon sac n'a jamais été aussi lourd. Je le refais pour mettre des vivres au fond. Je les avais mises en vrac sur le dessus, c'est très mauvais car le centre de gravité est plus haut et le sac semble encore plus lourd. Cela va un peu mieux mais j'avance difficilement. Je parviens tout de même à descendre et à remonter l'aber Benoît sous un vent glacial. Je me fais déporter à longueur de temps. Arrivé quasiment à l'embouchure je descend en bas d'une pinède. Le sol est trop mou et je tend mal ma tente. Cela devrait suffire. Je me refais un feu ce soir. 1 mai À l'aurore le tapis de feuille bruisse. Un oiseau? Non. ce sont des pas. Un cri, identifiable entre mille : un renard. Je me rendors rasséréné par mon gardien. Le temps est magnifique. L'absence de nuage laisse éclater le soleil comme jamais. Ce temps magnifique, le vent violent et le jour férié font sortir les kit-surfeurs en quantité. Ils sont particulièrement doués et je m'arrête même pour voir leurs va et viens onctueux. Bravant les vagues et maîtrisant le vent ils me font envi. En milieu d'après-midi je suis face à un dilemme, ma demande de Couchsurfing est faite pour le lendemain. Je peux soi m'arrêter et ronger mon frein, soi me lancer dans une grosse journée. Évidemment je marche. Je prend soin d'informer mes futurs hôtes que j'arriverai vers 19-20h. ils n'ont pas encore vu ma demande pour le lendemain, tout en ayant déjà accepté ma venu, ils n'en connaissent pas pour autant la date. Je vérifie aussi que le GR ne me fera pas de facétie ce qui me mettrai dans une situation désagréable. Vers 18h mes pieds commencent à me faire sentir qu'ils en ont assez. Je me fais la réflexion que le mental peut permettre bien des inhibitions. J'entre dans le bucolique aber Ildut. À Porspoder je coupe par la route pour gagner du temps. Je reprend le GR à Melon. Je n'ai pu empêcher mon esprit de blaguer sur "Melon et Melèche". Je vous en sert une pour la route (Anna bouche toi les narines) "Melon et Melèche font un pic-nic, Melon prend le saucisson, Melèche la miche. Vous remarquerez, comble de délicatesse, qu'elle fonctionne dans les deux sens. Appelons ça une "contre Melon-Melèche". (\_/•< : c'est gracieux...) À 19h30 je suis au fond de l'aber, mes pieds crient à la mort. J'augmente encore la cadence. Mes mains rythment avec vigueur la foulée. Je ne vois plus que le chemin. Le moindre faux pas et c'est la blessure. Chaque enjambé entraîne une douleur plus vive encore, mes chevilles me supplient de m'arrêter. J'ai l'impression de sentir toute les articulations du bas mes mollets jusqu'à la pointe de mes orteils. Je ne pense plus, avaler le sentier, relancer le pas, la cadence et aboutir. "Pourquoi?" Me dires vous. Il est vrai que je ne suis pas sur d'avoir une réponse, qu'enfin arrivé je devrais peut-être marcher la nuit tombante, planter la tente à la frontale et être paralysé le lendemain. D'abord par bienséance. Si ils ont répondu, par respect, je dois limiter mon retard. Et une fois dans le rythme, engorgé de douleur, je dois continuer pour savoir jusqu'où mon corps peut aller, jusqu'où je peux le pousser, connaître les conséquences vaut mieux ici qu'en pleine montagne. Pour se connaître il faut se dépasser. 20h30 j'arrive à destination. Hotspot. Ils ont répondu. Cabine téléphonique. Un appel. Pas de réponse. Deuxième appel. Morgane répond. Ils viennent me chercher en voiture. Calme, relâchement, apaisement. 11h de marche (Pause soustraite), environ 17km sur la dernière portion de 2h30.

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Commentaires
L
tu nous as pas présenté le chat.
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